Née en 1945 à Moissac, c’est à Lamagistère tout proche qu’Annie Baratz imprègne son enfance de la douce lumière des rives de la Garonne et des vieux murs lézardés qui la bordent. À 6 ans, son départ contraint pour Paris l’arrache brutalement à son univers. Très jeune, elle réussit son concours d’entrée à Élisa Le Monnier, école de Paris préparatoire aux Beaux-Arts. Plus tard, à l’issue de sa formation Beaux-Arts, elle pratiquera longtemps une peinture semi-figurative qui l’amènera, avec bonheur et sans regret, jusqu’à l’abstraction.
Consciente que les arts plastiques ne sont qu’une composante, elle recherche une expression plus universelle. Au travers de multiples activités, elle met sa capacité créatrice au service de la conception de décors de théâtre, d’organisation de manifestations artistiques ou encore d’animations d’ateliers. Là, elle enrichit la discipline enseignée par la musique et la poésie, deux expressions intimes de la nature, des sons et des mots profondément ancrés dans le souvenir de son enfance.
Aujourd’hui, sa peinture se nourrit toujours des mêmes références. Espaces silencieux, géométries fortes, couleurs dissoutes ou diluées, matière, grattage, superpositions : entre hasard et discipline, instinct et rigueur, la structuration de ses toiles évoque le paysagisme abstrait qui réintroduisait la nature dans l’abstraction, enrichi d’une dimension nouvelle : celle des paysages du temps… Elle rejoint ainsi le « peindre abstrait avec des souvenirs » de Paul Klee.
Actuellement, vit et travaille dans son atelier à Saint-Sulpice-sur-Lèze (Haute-Garonne), où elle se consacre à sa peinture.
François Monsérat